Congés illimités, salaire à la demande : le pari fou de Arnaud Doillon

Dans le podcast Coonter, nous allons à la rencontre des meilleurs acteurs de l’écosystème comptable et financier pour vous partager des histoires inspirantes et vous permettre de booster votre carrière🚀 

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Dans cet épisode, on a rencontré Arnaud Doillon, cofondateur de Tiime. 

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Il nous livre une véritable MASTERCLASS sur le management, la ComptaTech et l’IA. 

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C’eeeest parti ! 🚀

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La méthode Gordon en management

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Arnaud Doillon est devenu manager très tôt. 

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À 25 ans, il encadrait une équipe de 200 personnes chez Peugeot.

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Mais sa véritable leçon de management, il l’a reçue de ses 5 enfants. 

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Tout a commencé par la lecture d’un livre de Thomas Gordon, un célèbre psychologue américain spécialisé dans la communication interpersonnelle, qui est à l’origine de la « méthode Gordon ». 

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La méthode Gordon promeut des techniques de communication non violente pour améliorer la gestion des conflits entre deux individus, et notamment entre un parent et son enfant. 

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Elle repose sur les principes suivants : 

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• Écoute active : on prête une attention réelle à l’interlocuteur, en essayant de comprendre ce qu’il ressent et ce qu’il exprime. 

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• L’expression des sentiments avec les messages-je : au lieu de critiquer ou d’accuser l’autre personne (souvent avec des “tu”), on exprime son ressenti en utilisant le pronom “je”. Par exemple, au lieu de dire “tu ne m’écoutes jamais”, on dira “je me sens ignoré quand tu ne me réponds pas”. 

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• La résolution de conflits sans perdants : contrairement aux approches traditionnelles où il y a un gagnant et un perdant dans les conflits, la méthode Gordon vise à trouver des solutions qui satisfassent les deux parties. 

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Pour s’initier à cette pratique, Arnaud Doillon a d’abord participé à l’un des ateliers qui dispensent la méthode Gordon, avant de devenir lui-même formateur. 

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« Ça a absolument tout changé dans ma relation avec mes enfants. Ça fait plus de dix ans que je ne les ai pas punis », affirme-t-il. 

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Dans le même temps, Arnaud commence à s’intéresser au management en entreprise, et notamment à l’entreprise libérée. 

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Isaac Getz et Brian M. Carney, auteurs du livre Liberté & Cie, définissent l’entreprise libérée comme « une forme organisationnelle dans laquelle les salariés sont totalement libres et responsables dans les actions qu'ils jugent bon d'entreprendre ». 

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Enthousiasmé par ce concept organisationnel et par les travaux de Frédéric Laloux sur l’autogestion des salariés, Arnaud Doillon réalise qu’il est temps de révolutionner la relation employeur-employé. 

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Chez Tiime, un management 3.0

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En tant que chef d’entreprise slash père de famille, Arnaud Doillon ne tarde pas à faire le lien entre la méthode Gordon et le management en entreprise.

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« Dans l'entreprise, vous prenez vos salariés pour des enfants, vous les traitez comme des enfants et vous ne voyez pas qu'ils sont capables d'être autonomes, qu'ils sont capables de faire beaucoup de choses tout seuls. L'employeur, le chef, il traite son salarié comme si c'était un enfant. Il lui dit “il faut que tu fasses ci, il faut que tu fasses ça, je vais te punir”. Regardez-le le week-end, vos salariés, ils sont directeurs d'associations, présidents d'associations, ils prennent des initiatives, ils sont capables de plein de choses. Et là dans l'entreprise, vous les mettez dans des rôles, vous les punissez. Mais je me dis, si avec mes enfants, j'arrive à ce qu'ils soient autonomes et à ne pas les punir à tout bout de champ ou à faire des coups de bâton, forcément que ça marche aussi avec des adultes en entreprise. »

[06:24 - 07:20]

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Convaincu par cette vision, Arnaud a décidé de passer à l’action. 

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Et il n’a pas fait les choses à moitié. 

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« J'ai pris une décision radicale, c'est de dire que plus rien dans notre boîte ne serait jamais comme avant ; et donc j'ai réuni tout le monde pour dire qu'à partir de maintenant, il y a cinq choses qui vont changer fondamentalement. La première c'est que vous prendrez des congés autant que vous le souhaitez. La deuxième c'est que vous travaillez d'où vous voulez, et quand vous voulez. Quatrièmement, il n'y a plus de titres comme chef, capitaine, et caetera. Et puis pour le dernier, on estime que celui qui est le mieux placé pour savoir combien il doit gagner, c'est celui qui travaille. Donc c'est vous qui allez décider de votre paie. Donc voilà, on est parti comme ça. »

[07:39 - 08:15]

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Les réactions de son entourage ? « Tu es complètement taré », lui dit-on. Mais il persiste et signe. 

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La vraie question est : est-ce que ça marche ? 

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Eh bien oui. 

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Le chiffre d’affaires de Numbr est passé de 20 millions à 80 millions d’euros. 

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Au niveau de la rentabilité, l’EBE a augmenté de +10%, passant de 20 à 30%. 

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Tout est dit. 

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📖 Un peu de lecture ? 

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👉 Découvrez Parents Efficaces, le livre de Thomas Gordon qui s’est vendu à plus de 6 millions d’exemplaires. 

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👉 Liberté & Cie de Isaac Getz et Brian M. Carney, l’ouvrage de référence pour découvrir le concept d’entreprise libérée. 

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👉 Reinventing Organizations de Frédéric Laloux, qui pose les fondations du management de demain. 

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Expertise-comptable : d’où vient vraiment la menace ? 

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On n'en finit pas de parler des impacts de l’intelligence artificielle (IA) dans le secteur comptable. 

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Mais a souvent tendance à se concentrer sur l’automatisation des tâches, alors qu’Arnaud Doillon identifie un autre point crucial : « La révolution de l’intelligence artificielle va rendre bien meilleurs et beaucoup plus pertinents des gens qui n'ont pas forcément un background ou une compétence de comptable. »

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Autrement dit, ce ne sont pas les robots qui risquent de mettre l’industrie sous tension, mais les nouveaux acteurs qui entrent sur le marché en profitant des progrès de l’automatisation. 

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« Tu sais, c'est un peu le même phénomène que les chauffeurs de taxi à Paris il y a vingt-cinq ans. Ils t'expliquaient que leur métier, c'était d'abord une grande connaissance des rues de Paris, et caetera. Et puis avec les GPS, n'importe qui dans les rues de Paris avec Google Maps peut se rendre d’un point A à un point B ; donc tu prends n'importe quelle personne qui a jamais mis les pieds à Paris et il peut pratiquement devenir chauffeur Uber à Paris. Tu as donc une concurrence nouvelle qui vient de la technologie. Les experts-comptables, ce qui fait leur force, c'est la compétence technique, ce sont les hard skills. Mais demain avec l’IA, des gens qui ont moins de compétences - par exemple les ComptaTech comme Indy - vont pouvoir répondre beaucoup plus facilement aux questions des clients. »

[38:12 - 38:57]

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En somme, l’intelligence artificielle pourrait rendre la production comptable accessible au plus grand nombre, ce qui risque de concurrencer les compétences des experts-comptables. 

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D’ailleurs, des acteurs commencent déjà à s’engouffrer dans cette brèche. 

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On pourrait par exemple citer Indy, Qonto ou encore LegalPlace, qui proposent tous des services comptabilité automatisée.  

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Et ces entreprises ne se contentent pas de couper l’herbe sous le pied des cabinets inscrits à l’Ordre. 

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Elles voient plus loin, en imaginant une offre tout-en-un qui réunirait les produits LegaTech, ComptaTech et comptes pro. 

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Ainsi, on voit le marché évoluer vers une convergence des offres destinées aux entreprises : par exemple, de plus en plus de LegalTech utilisent les démarchent de création d’entreprise comme un produit d’appel pour leur proposer ensuite des services de tenue comptable. 

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Les frontières entre les différents prestataires sont donc de plus en plus poreuses, intensifiant la concurrence et fragilisant le rôle traditionnel des experts-comptables. 

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Aujourd’hui, les startups de la ComptaTech donnent des coups de sueur aux experts-comptables, mais qui nous dit que demain, c’est du secteur bancaire dont il faudra se méfier ? 

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« Notre plus gros concurrent demain, c'est American Express parce qu'ils ont la banque, ils n'ont plus qu'à la retourner et ils font la compta. Et clairement, quand tu as les données bancaires et que tu as les factures, et caetera, tu as déjà fait un grand pas vers la compta. On voit donc une convergence entre la LegalTech, la ComptaTech et les comptes pro. Tout le monde fait un peu tout. »

[36:53 - 37:23]

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IA : les LLM (Large Language Models) vont-ils métamorphoser la profession comptable ? 

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On a demandé à Arnaud Doillon de lire dans la boule de cristal 🔮

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Quel impact vont avoir les LLM sur les processus comptables ? 

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Selon lui, « les cas d’usage sont énormes, il y en a plus de 100 ; et on en recense de nouveaux tous les jours ». 

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A l’heure actuelle, c’est surtout au niveau de la gestion des requêtes entrantes - lesquelles se font de plus en plus par email - des clients qu’il a constaté le plus de bénéfices. 

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Dans un cabinet, ces requêtes représentent 30 à 40 % du temps de travail des collaborateurs qui sont en contact avec la clientèle. 

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« Grâce aux LLM, les gains de temps seront massifs, de l’ordre de 80% de temps gagné », affirme Arnaud Doillon. 

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Mais les opportunités offertes par l’IA ne s’arrêtent pas là. 

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La production comptable profite aussi de l’arrivée de ces LLM. 

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« Les LLM sont très forts pour analyser les relevés bancaires, les factures, puis les rapprocher », confirme Arnaud Doillon. 

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Dès lors, les comptables doivent-ils commencer à creuser leur tombe ? 💀

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Certainement pas. 

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Car les clients eux, n’ont pas l’intention de parler de leurs finances avec une machine. 

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« L'expert-comptable, c'est un peu le médecin de famille ou le psy de son client. Quand le client a des soucis avec sa femme ou son mari, il t’appelle. “Comment ça se passe, qu’est-ce que je fais, quel impact ça va avoir sur ma boîte ?”. Quand tu gères la retraite ou la prévoyance d'un client, ce n'est pas du tout la même chose en fonction de la psychologie du client. Tout ça, ce sont des questions humaines. Il y a des côtés psychologiques au métier de comptable qui ne disparaîtront jamais, ou en tout cas pas avant de longues années. En revanche, ces outils vont permettre de gagner énormément de temps. »

[1:00:34 - 1:00:55]

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Et oui, car la ressource la plus précieuse du comptable, c’est le temps ⌛

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Or, les LLM réduisent la part de travail quotidienne consacrée aux tâches répétitives.

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Ce qui laisse à ces professionnels davantage de temps pour des missions à forte valeur ajoutée : le conseil, l’analyse, et pourquoi pas… la psychologie ! 

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